Rezension: Jean-Noël Jeanneney, Une république française 1870-1940
Dans ce volume Une République française 1870-1940, Jean-Noël Jeanneney a réuni presque tous ses textes dans lesquels il a couvert de nombreux aspects de la IIIe République 1870-1914. Il vaut la peine de lire la courte introduction de ce volume de presque 1200 pages, car Jeanneney y esquisse très précisément son projet. Il ne s’agit pas pour lui de faire l’histoire ou même l’éloge des grands hommes. Il n’est que trop conscient de leurs erreurs. Mais si l’on tient compte de leur héritage, il est important d’utiliser la richesse de ces sources. Nous pourrions nous inspirer aujourd’hui, dans la tourmente de notre époque, de la manière dont ils ont cherché des solutions à leur manière.
A Paris, notre rédaction a eu le plaisir de parler avec Jean Noel Jeannneny de son livre Une République française 1870-1940 :
Jules Ferry ou Clemenceau ont tous deux vu des critiques tenter de les humilier en évoquant certains épisodes de leur engagement. Même Jean Jaurès semblait être relégué au second plan dans les mémoires. Et pourtant, le bicentenaire de la Révolution française, organisé par Jean-Noël Jeanneney en tant que commissaire, ou le centenaire de l’affaire Dreyfus ont montré la relation ininterrompue d’un large public avec l’histoire, qui s’est exprimée dans d’innombrables émissions, colloques et nouvelles publications.
Jeanneney, qui est également responsable de l’émission hebdomadaire > Concordance des temps, sur France Culture, s’interroge sur les explications de cet intérêt particulier pour l’histoire. Il cite tout d’abord la fin du post-communisme, qui a libéré le regard sur la « République bourgeoise » et a permis de porter un autre regard sur la première moitié de la IIIe République. Et Jeanneney ajoute que les pères fondateurs de la IIIe République avaient encore conservé une appréciation des courants culturels et spirituels contre le matérialisme et cite « L’armée nouvelle » de Jean Jaurès et sa critique de Marx et son insistance explicite sur la liberté. (cf. p. III)
Et puis, il y a des formes de rhétorique à admirer qui n’ont pas leur pareil aujourd’hui. Les auteurs des discours présidentiels d’aujourd’hui devraient relire, par exemple, la joute verbale de Jaurès et Gambetta en 1906. Le temps a certainement fait son œuvre, mais Jeanneney a raison de souligner l’actualité de tant de textes rassemblés ici. Certaines crises d’aujourd’hui, celle du progrès, n’étaient que trop bien connues des acteurs de la IIIe République. Le rapport à la science a fait l’objet de débats aussi passionnés lors des expositions universelles qu’aujourd’hui.
A l’époque aussi, on se demandait de quel État on avait besoin ? Et les réponses valent la peine d’être lues, tout comme les débats sur l’identité nationale. Quel « modèle républicain » (Serge Bernstein) devrait-il être ?
L’index d’environ 4000 noms liés d’une manière ou d’une autre à la IIIe République donne déjà une idée de l’éventail impressionnant de ce livre. Il est divisé en sept sections : 1. « Phares = Sous les projecteurs » avec des textes sur des personnalités très spéciales comme Victor Hugo, Jean Jaurès, Georges Clemenceau et Georges Mandel qui ont marqué la IIIe République d’une manière si particulière.
Jean-Noël Jeanneney, Dans la 2e partie « Figures » – il s’agit de personnalités dont le destin était étroitement lié à la IIIe République Honoré Daumier, François de Wendel ; Waldeck Rousseau ou encore mon ancien professeur académique à Sciences Po René Rémond, mais aussi bien sûr Léon Blum. Dans la 3e section « Passions et Douleur », on trouve des essais comme sur le duel (« L’exception française »), sur de l’absinthe, ou encore le livre « La grande guerre, si loin, si proche », sur lequel notre rédaction a pu interroger Jean-Noël Jeanneney au Salon des livres en 2014. Deux articles sur les archives de l’armée et le contrôle du courrier 1916-1918 ainsi que sur « Virus ennemi, La Grande Guerre et le Covid » complètent cette section. La section 4 est consacrée à l’argent « Histoires d’argent » : l’affaire Rochette 1908-1914, la question de savoir comment sont payés les députés… la question revient toujours, La Fortune de Joseph Cailloux, La Banque industrielle de Chine et la chute des frères Berthelot 1921-1923 et d’autres articles qui mettent en lumière, entre autres, le lien entre l’argent, la diplomatie et la presse.
Jean-Noël Jeanneney, qui a également écrit une > ; Une histoire des médias. Des origines à nos jours, Paris : Points, 2015, rassemble dans la section 5 une sélection de ses essais sur les médias « Signes et médias ». Il y est question, entre autres, de l’affaire Dreyfus, de la naissance du journal l’Humanité, de Staviski et de la radio ou de la manière dont Maurras appelle au meurtre.
Le chapitre 6 « Interventions, combats – Interventionen, Kämpfe » est particulièrement passionnant : en 1881, il s’agit du blasphème et de la laïcité. On y trouve aussi l’essai : « Leçon d’histoire pour une gauche au pouvoir. La faillite du Cartel 1924-1936 » et enfin dans la section 7 Le théâtre, où se trouve la pièce que notre rédaction a eu le plaisir de traduire : « L’un de nous deux » : « Le décor de cette pièce de théâtre est une petite maison près du camp de concentration de Buchenwald, à environ 10 kilomètres de Weimar. La pièce se déroule en 1943. Le spectateur assiste à une conversation entre deux personnes et une troisième, le soldat allemand Hans. Les deux personnages principaux de la pièce sont Léon Blum (1872-1950) et Georges Mandel (1885-1944) ».
Avec le recueil de ces textes, Jean-Noël Jeanneney propose effectivement un ouvrage de référence sur la IIIe République, qui ne peut guère échapper à quiconque s’intéresse à l’histoire française de 1870 à 1940. Mais le volume est également conseillé à ceux qui s’intéressent à la politique française actuelle. Non seulement la Culture de mémoire (par ex. 70 articles sur le Centenaire 1914-18 sur notre blog France) marque l’opinion publique française actuelle, mais de nombreux aspects du parlementarisme (Julien Jeanneneny > Contre la Proportionnelle, Paris : Gallimard 2025) ne peut guère être compris sans la connaissance de la IIIe République. Ce n’est pas pour rien que nous avons lu toutes les constitutions dans le séminaire de Sciences Po et que nous nous sommes étonnés de la diversité de ce qui a été essayé depuis la Révolution… et la constitution de la IIIe République était la plus courte de toutes. Jeanneney n’a pas tort lorsqu’il recommande aux auteurs de discours actuels de se plonger dans les débats de la IIIe République. A une époque où les débats sont si fondamentaux et où les intérêts personnels prennent le dessus, il vaut la peine de lire comment les conflits de l’époque (laïcité) ont été résolus.
In diesem Band Une République française 1870-1940 hat Jean-Noël Jeanneney nahezu alle seine Texte vereinigt, in denen er über viele Aspekte der III. Republik 1870-1914 berichtet hat. Es lohnt sich die knappe Einleitung zu diesem Band von fast 1200 Seiten zu lesen, denn hier skizziert Jeanneney ganz präzise sein Vorhaben. Es geht ihm nicht um die Geschichte oder gar das Lob der großen Männer. Ihre Irrtümer sind ihm nur zu gut bewusst. Bedenkt man aber ihr Erbe, dann sollte man sehr wohl auf den Reichtum dieser Quellen zurückgreifen. Wir könnten uns heute in den Wirren unserer Zeiten daran inspirieren, wie sie auf ihre Weise Lösungen gesucht haben
In Paris hatte unsere Redaktion eine Gelegenheit mit Jean-Noël Jeanneney über seine Buch Une République française 1870-1940 zu sprechen:
Jules Ferry oder Clemenceau erlebten beide, wie Kritiker mit einzelnen Episoden ihres Engagements sie erniedrigen wollten. Sogar Jean Jaurès schien hinsichtlich der Erinnerung an ihn in die zweite Reihe zu rücken. Und dennoch die Zweihundertjahrfeier – le bicentenaire, das Jean-Noël Jeanneney als Kommissar organisierte – der Französischen Revolution oder der hundertste Jahrestag der Dreyfus-Affäre zeigten das ungebrochene Verhältnis eines breiten Publikums zur Geschichte, das sich in unzähligen Sendungen, Kolloquien und Neuerscheinungen ausdrückte.
Jeanneney, der auch für die wöchentliche Sendung > Concordance des temps, auf France Culture verantwortlich ist, fragt nach Erklärungen für dieses besondere Interesse an der Geschichte. Zunächst nennt er das Ende des Postkommunismus, der den Blick auf die „République bourgeoise“ wieder freigegeben habe und einen anderen Blick auf die erste Hälfte der III. Republik ermöglicht hat. Und Jeanneney fügt hinzu, die Gründerväter der III. Republik hatten sich noch eine Wertschätzung der kulturellen und geistigen Strömungen gegen über dem Materialismus bewahrt und zitiert „L’armée nouvelle“ von Jean Jaurès und seine Kritik an Marx und sein ausdrückliches Bestehen auf der Freiheit. (cf. p. III)
Und dann gibt es Formen der Rhetorik zu bewundern, die heute ihresgleichen suchen. Sollten doch die Autoren heutiger präsidialer Ansprachen z. B. Das Wortgefecht von Jaurès und Gambetta 1906 noch einmal lesen. Sicher rüber manches ist die Zeit hinweggegangen, aber Jeanneney hat Recht, wenn er auf die Aktualität so vieler der hier zusammengestellten Texte hinweist. Manche Krisen von heute, die die des Fortschritts war den Akteuren der III. Republik nur zu gut bewusst. Das Verhältnis zur Wissenschaft wurde anlässlich der Weltausstellungen genauso heiß diskutiert wie heute.
Auch damals fragte man, welchen Staat braucht man? Und es lohnt sich die Antworten nachzulesen, genauso wenn es um die Debatten um die nationale Identität geht. Welches „republikanisches Modell“ (Serge Bernstein) sollte es sein?
Der Index mit rund 4000 Namen, die in irgendeiner Form mit der III. Republik verbunden sind, gibt schon einen Eindruck von der beeindruckenden Bandbreite dieses Buches. Es ist in sieben Abschnitte unterteilt: 1. „Phares = Im Scheinwerfer“ mit Texten zu ganz besonderen Persönlichkeiten wie Victor Hugo, Jean Jaurès, Georges Clemenceau und Georges Mandel, die die III. Republik in so besonderer Weise geprägt haben.
Jean-Noël Jeanneney, Im 2. Teil „Figures“ – geht es um Persönlichkeiten, deren Schicksal eng mit der III. Republik verbunden war Honoré Daumier, François de Wendel; Waldeck Rousseau oder auch meinen früheren akademischen Lehrer an Sciences Po René Rémond, aber auch natürlich Léon Blum. Im 3. Abschnitt „Passions et Douleur – Leidenschaften und Schmerz“ stehen Abhandlungen wie über das Duell („L’exception française“), über de Absinth, oder auch das Buch „La grande guerre, si loin, si proche„, zu dem unsere Redaktion Jean-Noël Jeanneney 2014 auf dem Salon des livres befragen durfte. Zwei Artikel über die Archive der Armee und die Kontrolle der Post 1916-1918 wie auch über „Virus ennemi, La Grande Guerre et le Covid ergänzen diesen Abschnitt. Im 4. Abschnitt geht es um das Geld „Histoires d’argent“: die Affäre Rochette 1908-1914, die Frage, wie die Abgeordneten bezahlt werden… die Frage kommt immer wieder auf, La Fortune de Joseph Cailloux, Die Industriebank von China und der Sturz der Brüder Berthelot 1921-1923 und weitere Artikel die u . a den Zusammenhang von Geld, Diplomatie und Presse beleuchten.
Jean-Noël Jeanneney, der auch eine > Une histoire des médias. Des origines à nos jours, Paris: Points, 2015, vorgelegt hat versammelt im 5. Abschnitt eine Auswahl seiner Aufsätze über die Medien „Signes et médias“. Es geht u. a. um die Dreyfus-Affäre, die Geburt der Zeitung l’Humanité, Staviski und das Radio oder wie Maurras zum Mord aufruft.
Besonders spannend wird das 6. Kapitel „Interventions, combats – Interventionen, Kämpfe“: 1881 ging es um die Blasphemie und die Laizität. Hier steht auch die Abhandlung: „Leçon d’histoire pour une gauche au pouvoir. La faillite du Cartel 1924-1936“ und schließlich im 7. Abschnitt Das Theater, in dem das Stück steht, das unsere Redaktion übersetzen durfte: „L’un de nous deux„: „Schauplatz dieses Theaterstücks ist ein kleines Haus in der Nähe des Konzentrationslagers Buchenwald, etwa 10 Kilometer von Weimar entfernt. Das Stück spielt im Jahr 1943. Der Zuschauer erlebt eine Unterhaltung zwischen zwei Personen und einer dritten, der deutsche Soldat Hans. Die beiden Hauptpersonen des Stücks sind Léon Blum (1872-1950) und Georges Mandel (1885-1944).“
Mit der Sammlung dieser Texte legt Jean-Noël Jeanneney tatsächlich ein Standardwerk zur III. Republik vor, das kaum jemandem der sich mit der französischen Geschichte von 1870-1940 beschäftigt entgehen darf. Aber der Band ist auch denen anzuraten, die sich mit der aktuellen französischen Politik beschäftigen. Nicht nur die Culture de mémoire (Z. B. 70 Artikel zum Centenaire 1914-18 auf unserem Frankreich-Blog) prägt die heutige Öffentlichkeit in Frankreich, auch sind viele Aspekte des Parlamentarismus (Julien Jeanneneny > Contre la Proportionnelle, Paris: Gallimard 2025) ohne die Kenntnis der III. Republik kaum zu verstehen. Nicht umsonst haben wir im Seminar in Sciences Po alle Verfassungen gelesen und über die Vielfalt gestaunt, was seit der Revolution alles ausprobiert worden ist… und die Verfassung der III. Republik war die kürzeste von allen. Jeanneney hat nicht unrecht, wenn er den Autoren heutiger Reden empfiehlt, in den Debatten der III. Republik nachzulesen. Gerade in Zeiten so grundlegender Debatten, in denen heute de eigenen Interessen so überwiegen, lohnt es sich ganz besonders nachzulesen, wie damalige Konflikte (Laizität) gelöst wurden.
Jean-Noël Jeanneney
> Une République française 1870-1940.
Paris: Bouquins 2024
1344 Seiten
EAN : 9782382924181