Dans le dernier ouvrage paru aux Éditions wbg Theiss,
Die neue Schweigespirale. Wie die Politisierung der Wissenschaft unsere Freiheit einschränkt, Ulrike Ackermann examine les effets des politiques identitaires dans les universités allemandes.
Die neue Schweigespirale vise la majorité, qui ne veut pas tolérer les attaques des partisans de la politique identitaire, mais qui, que ce soit par peur des confrontations, des interdictions de parler ou par souci de sa propre carrière, préférait à se taire. Sinon, comment des minorités auraient-elles pu réussir à saper la liberté de la recherche dans les universités, comme Ackermann le décrit dans ce livre, avec des conséquences aussi importantes ?
D’abord, elle esquisse les conditions de base de la “liberté d’opinion et de pensée” en tant que “moteur de la démocratie et de la liberté”, puis évoque la “guerre culturelle dans les universités” et la manière dont les politiques identitaires y ont conduit à une attaque contre toutes les facettes des Lumières. Les études postcoloniales et les études de genre tentent avec succès de mettre en œuvre leurs propres critères d’égalité et de saper la liberté de la science.
Les reproches d’Ackermann pèsent lourd et sont justifiés : Elle démontre dans son livre comment la théorie Critical Social Justice, avec la Woke Culture et la politique identitaire, rencontrent peu de résistance à l’université et surtout (pas seulement) dans les sciences humaines. “Bien qu’elle soit résolument antilibérale et, en fin de compte, anti-intellectuelle”. (p. 133) Partout dans les universités, “les limites de ce qui peut être dit sont de plus en plus étroites”, et il s’agit de principes : “La recherche ouverte aux résultats, la libre parole et le traitement objectif des arguments dans la dispute, ne peuvent alors plus avoir lieu sans réserve et sans contrainte”. (ibid.) Conséquence : “La prudence et l’autocensure s’installent”. (p. 137) Les initiateurs des politiques identitaires sont le plus souvent en minorité et, grâce aux médias sociaux, ils parviennent à s’assurer une influence sur la transformation sociale qu’ils mènent.
Les communautés identitaires s’intéressent de moins en moins aux arguments, ce qui compte c’est l’origine, la couleur de peau, le sexe, la religion et le degré respectif d’implication ou même de souffrance (cf. p. 52). Si, dans un premier temps, on ne voulait que dénoncer les discriminations, les partisans des mouvements identitaires sont passés depuis longtemps à l’attaque, les interdictions de parole et les restrictions de la liberté d’expression en sont les conséquences. Mais les conséquences sont encore plus graves : “le ressentiment anti-occidental, les attaques contre les traditions occidentales et la critique de l’eurocentrisme” (p. 60) tentent de renverser les principes de la recherche scientifique. On parle même d’un racisme inhérent à la “société majoritaire”, que les Blancs portent en eux. Les représentants de la Critical Race Theory, selon Ulrike Ackermann, rejettent “l’universalisme des droits de la liberté” (p. 65), tel qu’il a été inscrit dans la Déclaration des droits de l’homme de 1948. Parmi les conséquences, on trouve également la révision de l’historiographie, ou le “nettoyage de l’espace public”. (p. 67)
Lorsque les discriminations s’additionnent, on parle d’intersectionnalité, qui prend en compte les différentes appartenances de groupe et veut en tirer une légitimité.
Ackermann parle toujours de la politisation de l’université, mais il fait référence à la profonde idéologisation unilatérale qui stigmatise les dissidents, les exclut et veut faire de l’opinion d’une minorité le critère de la science : “La science s’éloigne … mais s’éloigne de plus en plus de son sens et de son but originels”. (p. 111) et le résultat est que “la recherche de la vérité est de plus en plus victime d’une guerre culturelle sur le campus”. (ibid.) Les partisans de la Critical Social Justice Theory seraient tout à fait inflexibles. Ackermann confirme qu’ils remettent en question, voire rejettent, l’idée d’individus jouissant de droits égaux indépendamment de leur classe, de leur race, de leur sexe et de leur sexualité, “parce qu’elle ne fait que prolonger les discours dominants de la “société multiraciale” blanche et donc ses origines”. (p. 130)
> Nachgefragt: Andreas Bikfalvi, Wissenschaft und Medizin im Griff von identitätsbasierten Ideologien – Frankreich-Blog – 28. Juli
Si l’on considère l’> ; échec du postmodernisme, comme l’a récemment démontré Daniel Pascal Zorn, de manière si impressionnante et précise, Michel Foucault, Jean Baudrillard, Félix Guattari n’auraient en fait pas dû avoir un tel retentissement. Sans parler de Jean-François Lyotard, qui voulait jadis voir l’intellectuel et sa prétention universelle inexistants ou même anéantis.
Les politiques ou idéologies identitaires ne se limitent pas aux universités. Le “gender” n’est pas le seul à être propagé par des institutions de toutes sortes, qui veulent en fait s’opposer aux discriminations, mais qui sexualisent le langage par les détails sur les identités de genre (cf. p. 143) et qui, au fond, encouragent de nouvelles discriminations :
> Nachgefragt: Yana Grinshpun, Le genre grammatical et l’écriture inclusive en français – 2. Juli 2021
Selon Ackermann, ce sont à nouveau des minorités qui veulent imposer leurs idées idéologiques identitaires afin d’établir une nouvelle forme de langage. Des livres sont déjà réécrits pour supprimer les “mauvais mots” : voir p. 144-148. Cancel Culture est tout sauf un programme de promotion de la culture : “bannir, interdire et supprimer des mots et des noms est un retour à la pensée prémoderne” (p. 149), explique Ulrike Ackermann : “la politique linguistique fondée sur l’idéologie” limite la liberté d’opinion, artistique et scientifique.
L’auteure dresse un tableau sombre du monde scientifique actuel de nos universités, dans lequel les minorités veulent déterminer le courant dominant, s’imposent même, provoquent des interdictions de parole et, à l’aide des méthodes du shitstorm, les réseaux sociaux génèrent une approbation collectiviste, même sur la base de la peur et de la contrainte (cf. également p. 157). À la page 158, on peut lire cette phrase sans équivoque : “La science est devenue une idéologie”.
In dem jüngst bei der wbg Theiss erschienenem Band Die neue Schweigespirale. Wie die Politisierung der Wissenschaft unsere Freiheit einschränkt untersucht Ulrike Ackermann die Auswirkungen der Identitätspolitiken in den deutschen Hochschulen – und nicht nur dort. Die neue Schweigespirale zielt auf die Mehrheit, die die Angriffe der Anhänger der Identitätspolitik eigentlich nicht dulden wollen, aber sei es aus Angst vor Auseinandersetzungen, Redeverboten oder aus Sorge um die eigene Karriere es vorziehen zu schweigen. Wie sonst hätte es dazukommen können, dass es Minderheiten gelingt, die Freiheit der Forschung in den Universitäten, so wie Ackermann, es in diesem Buch beschreibt, mit so weitreichenden Folgen zu unterminieren?
Zuerst skizziert sie die Grundbedingungen der “Meinungs- und Gedankenfreiheit” als “Motor für Demokratie und Freiheit” und berichtet dann über den “Kulturkampf an den Universitäten” und die Art und Weise, wie dort die Identitätspolitik(en) zu einem Angriff auf alle Facetten der Aufklärung geführt hat (haben). Postcolonial Studes sowie Gender Studies versuchen erfolgreich ihre eigenen Maßstäbe für Gleichberechtigung zu implementieren und die Freiheit der Wissenschaft zu untergraben.
Ackermanns Vorwürfe wiegen schwer und sind berechtigt: Sie weist in ihrem Buch nach, wie die Critical Social Justice Theorie mit der Woke Culture und Identitätspolitik auf wenig Widerstand in der Universität und besonders dort (nicht nur) in den Geisteswissenschaften stößt. “Obwohl sie ausgesprochen antiliberal und letztlich antiintellektuell ist.” (S. 133) Überall in den Universitäten “werden die Grenzen des Sagbaren immer enger gezogen”, und es geht ums Grundsätzliche: “Ergebnisoffenes Forschen, die freie Rede und der sachliche Umgang mit Argumenten im Disput, kann dann nicht mehr vorbehaltlos und ungezwungen stattfinden.” (ebd.) Die Folge “Vorsicht und Selbstzensur machen sich breit.” (S. 137) Die Initiatoren der Identitätspolitiken sind meistens in der Minderheit und mit Hilfe der sozialen Medien gelingt es ihnen, sich Einfluss auf die von ihnen betriebene soziale Transformation zu sichern.
Die identitären Communities interessierten sich immer weniger für Argumente, was zählt seien die Herkunft, die Hautfarbe, Geschlecht, Religion und der jeweilige Grad von Betroffenheit oder gar Leidensdruck (vgl. S. 52). Wollte man zunächst nur Diskriminierungen aufzeigen, so sind die Anhänger der Identitätsbewegungen längst zum Angriff übergegangen, Redeverbote und Einschränkungen der Meinungsfreiheit sind die Folgen. Die Fogen sind aber noch gravierender: “antiwestliches Ressentiment,Attacken auf westliche Traditionen und die Kritik am Eurozentrismus” (S. 60) versuchen die Grundsätze wissenschaftlicher Forschung auf den Kopf zu stellen. Es wird gar von einem inhärenten Rassimus der “Mehrheitsgesellschaft” gesprochen, die die Weißen in sich trügen. Die Vertreter der Critical Race Theory, so Ulrike Ackermann, lehnen den “Universalismus der Freiheitsrechte”, (S. 65) ab, so wie er in der Erklärung der Menschenrechte von 1948 festgehalten wurde. Zu den Folgen gehört auch die Revidierung der Geschichtsschreibung, oder die “Säuberung des öffentlichen Raums”. (S. 67)
Werden Diskriminierungen addiert, wird von Intersektionalität gesprochen, die unterschiedliche Gruppenzugehörigkeiten in den Blick nimmt und daraus Legitimation gewinnen will.
Ackermann spricht immer von der Politisierung des Universität und meint aber die tiefgreifende einseitige Ideologisierung, die Andersdenkende brandmarkt, ausgrenzt und die Meinung einer Minderheit zum Maßstab der Wissenschaft erheben will: “Wissenschaft entfernt sich … jedoch immer weiter von ihrem ursprünglichen Sinn und Zweck.” (S. 111) und das Ergebnis lautet “Die Wahrheitssuche wird auf dem Campus zunehmend Opfer eines Kulturkampfes.” (ebd.) Die Anhänger der Critical Social Justice Theory seien ganz und gar unbeugsam. Ackermann bestätigt, dass sie die Vorstellung von Individuen mit gleichen Rechten unabhängig von Klasse, Rasse, Geschlecht und Sexualität in Frage stellen, ja ablehnen, “weil sie die dominanten Diskurse der weißen ‘Mehrheitsgesellschaft’ und damit deren Herkunft nur fortsetze.” (S. 130)
> Nachgefragt: Andreas Bikfalvi, Wissenschaft und Medizin im Griff von identitätsbasierten Ideologien – Frankreich-Blog – 28. Juli
Bedenkt man das > Scheitern der Postmoderne, wie Daniel Pascal Zorn, dieses kürzlich so eindrücklich und präzise nachgewiesen hat, so hätten eigentlich Michel Foucault, Jean Baudrillard, Felix Guattari gar nicht so einen großen Nachhall bekommen dürfen. Ganz zu schweigen von Jean-François Lyotard, der einst dem Intellektuellen und seinen universellen Anspruch als inexistent oder gar vernichtet sehen wollte.
Die Identitätspolitiken oder -ideologien beschränken sich nicht auf die Hochschulen. Nicht nur das “Gendern” wird auch von Institutionen jeder Art propagiert, das eigentlich sich Diskriminierungen entgegenstellen will, aber durch die Details über Geschlechteridentitäten die Sprache sexualisiert (vgl. S. 143) und im Grunde genommen neuen Diskrimierungen Vorschub leistet:
> Nachgefragt: Yana Grinshpun, Le genre grammatical et l’écriture inclusive en français – Frankreich-Blog – 2. Juli 2021
Wiederum seien es, so Ackermann, Minderheiten, die ihre identitätsideologischen Vorstellungen durchsetzten wollten, um eine neue Sprachform zu etablieren. Schon werden Bücher umgeschrieben, um “böse Wörter” zu tilgen: vgl. S. 144-148. Cancel Culture ist alles andere als ein Förderprogramm für die Kultur: “das Bannen, verbieten und Tilgen von Wörtern und Namen, ist ein Rückfall in vormodernes Denken,” (S. 149) erklärt Ulrike Ackermann: “ideologisch fundierte Sprachpolitik” schränke die Meinungs- Kunst – und Wissenschaftsfreiheit ein.
Es ist ein düsteres Bild dass die Autorin vom heutigen Wissenschaftsbetrieb unserer Hochschulen zeichnet, in denen Minderheiten den Mainstream bestimmen wollen, sich sogar auch durchsetzen, Redeverbote bewirken und mit Hilfe der Methoden des Shitstorms soziale Netzwerke kollektivistische Zustimmung sogar auf Grund der Erzeugung von Angst und Zwang (vgl. auch S. 157) erzeugen. Auf Seite 158 steht der eindeutige Satz: “Aus Wissenschaft ist Ideologie geworden.”
Ulrike Ackermann
Die neue Schweigespirale
Wie die Politisierung der Wissenschaft unsere Freiheit einschränkt
2022. 176 S.,
wbg Theiss, Darmstadt 2022.
Voir aussi:
Djemila Benhabib, La porte-parole d’un festival à Montréal « cancellée », LE POINT, 9 juin 2022.
Bibliographie:
Beppler-Spahl, Sabine, Spahl, Thilo, Cancel Culture und Meinungsfreiheit, München:Beck 2022.
Fourest, Caroline, Generation beleidigt. Von der Sprachpolizei zur Gedankenpolizei (Critica Diabolis), Berlin: edition TIAMAT 2020.
Kraushaar, Wolfgang, Keine falsche Toleranz! Warum sich die Demokratie stärker als bisher zur Wehr setzen muss, Hamburg: Europäische Verlagsanstalt 2022.
Bernd Stegemann, > Die Öffentlichkeit und ihre Feinde, Stuttgart: KLett-Cotta 2021.
Zydatiss, Kolja, Cancel Culture. Demokratie in Gefahr, Münster: slibro 2021.