Rezension: Jean-Noël Jeanneney, Le Rocher de Süsten. Mémoires, 1942-1982
En tant qu’historien, le professeur Jean-Noël Jeanneney, émérite, s’est particulièrement intéressé à la politique, aux médias et à la culture. Il a été président de Radio France et de Radio France Internationale et, en tant que commissaire, il a été chargé d’organiser le 200e anniversaire de la Révolution française. Il a été deux fois ministre sous François Mitterrand et ensuite président de la Bibliothèque nationale de France. Il est président du Conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire de Blois et chaque samedi France Culture diffuse son émission > ” Concordance des temps “.
Ce premier volume de ses mémoires de ses débuts à sa nomination à la présidence de Radio France par le président François Mitterrand en16 septembre 1982. Dans ce volume, il décrit son attaches familiales, ses études et ses longs voyages à l’étranger, avec lesquels il a constamment complété ses vastes connaissances sur de nombreux sujets, et qui lui sont aujourd’hui si utiles, ainsi qu’à ses auditeurs, étant donné la variété des sujets abordés dans son émission de radio du samedi > ” Concordance des temps “.
Grâce à son grand-père > Jules Jeanneney (1864-1957) et à son père > Jean-Marcel Jeanneney (1910-2010), tous deux hauts fonctionnaires et ministres, la proximité avec la politique était dans son berceau. A partir de l’observation des activités politiques de son père, lors de conversations auxquelles il pouvait déjà assister à l’adolescence, le fils a fait un métier. La première grande crise d’État, dont il se souvient trop bien, fut la fin de la IVe République et le retour au pouvoir de Charles de Gaulle. Son père devient ministre de l’Industrie dans le cabinet de Michel Debré et le fils commence ses études : “En khâgne : une île et un monde”. Une scoop d’ jeune ? Jean-Noël Jeanneney y est parvenu en participant à un quiz télévisé, à une époque où peu de foyers possédaient un téléviseur. Personne dans sa famille n’avait la moindre idée de sa médiatisation et de son succès, sauf le téléspectateur Charles de Gaulle qui, après un conseil de cabinet, a pris le ministre de l’Industrie à part et l’a félicité pour son fils… (p. 47) On sent un peu que le regret du fils a dû se concentrer à nouveau sur ses études. Mais l’intérêt du futur président de Radio France pour les médias avait été éveillé.
Ses années d’études à l’Ecole Normale Supérieure avec Jane Hippolyte, Pierre Nora ou Raoul Girardet (le professeur de l’Année Préparatoire de l’auteur de cette revue à Sciences Po) sont parmi les professeurs qui ont eu une influence décisive sur ses études. Sa décision de ne pas rejoindre l’ENA, où deux de ses nombreux frères et sœurs, Brgitte et Pierre-Alain, ont connu de grands succès, a contribué à l’indépendance qu’il a choisie en tant qu’intellectuel. À Sciences-Po, il a écouté les conférences de Georges Vedel – qui, en 1977/78, dans l’Année Préparatoire, nous a fait comprendre l’histoire constitutionnelle de la Vème République – . Parmi ses professeurs se trouvait également ; René Rémond.
Jean-Noël Jeanneney, malgré son milieu familial privilégié, n’est que trop conscient de la puissance de la contingence du hasard dans la vie, et revient toujours explicitement sur cette contingence. Le rocher qui lui a épargné, ainsi qu’à ses amis, la voiture lorsqu’ils sont tombés sur la route : “Sur la part de la contingence dans le destin des hommes, toute histoire est conduite à s’interroger et cela vaut bien pour son propre itinéraire… les forces durables… le hasard…” (p. 9) et plus tard il écrit “J’ai assez dit quelle a prise en compte attentive de la contingence est l’un des ressorts de ce livre”. (S. 114)
Lorsque son père a perdu son ministère après la prise de fonction de Georges Pompidou comme Premier ministre, sa famille s’est installée à Alger : le père est devenu ambassadeur en Algérie et le fils a été autorisé à être présent, à observer et à écouter les discussions politiques à la maison. Des invités qui se demandaient… “Mon père ayant expliqué j’avais “l’habitude des secrets d’État”…” “Mon père avait déclaré que j’étais au courant de secrets d’État. (S. 122)
De nombreux voyages ont suivi, cinq mois en Asie et, en 1967, un voyage aux États-Unis. A son retour, son service militaire et Mai 68 l’attendent, où il a de nouveau été autorisé ou devait participer aux négociations décisives de la rue de Grenelle, jusqu’à ce que le Premier ministre Pompidou l’interdise à la dernière seconde (p. 246 et suivantes)
Regardons la photo de la couverture de ce livre : Jean-Noël Jeanneney avec ses parents le 30 décembre 1969 en visite chez > Charles de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises, la Boisserie, le domicile privé de de Gaulle, où il avait autrefois reçu Konrad Adenauer. De Gaulle avait invité le père de Jean-Noël Jeanneney, qui avait invité un fils à l’accompagner en tant que chauffeur : S. 256-283.
Jean-Noël Jeanneney devient professeur, mais garde ses liens étroits avec la politique. Il observe, mais agit aussi un peu en arrière-plan. Par exemple, lorsque Pompidou fait entrer la Grande-Bretagne dans le Marché commun, le fils discute avec le père de ce qui est arrivé à de Gaulle à Colombey, où il dit avoir prévu la fin de la Grande-Bretagne dans la CEE. En effet, l’article de Jean-Marcel Jeanneney est paru dans LE MONDE en mai 1971. La Grande-Bretagne ne participerait jamais à une Europe autonome, ne serait-ce qu’en raison de ses liens avec les États-Unis, (p. 297) : > ; TROIS RAISONS CONTRE L’ADHÉSION DE LA GRANDE-BRETAGNE À LA C.E.E. –Par JEAN-MARCEL JEANNENEY (*) -Publié le 05 mai 1971.
Les deux derniers chapitres, “Le goût des médias” et “Rue de Bièvre”, rendent compte de son intérêt porté aux médias. Peut-être la contingence était-elle à nouveau en jeu. Au-dessus de lui, rue de Bièvre, vit son ami Jean-Marie Burguburu (> ; Nachgefragt : Jean-Marie Burguburu, Président de la CNCDH répond à nos questions) et à côté, François Mitterrand. Tous les voisins ont célébré ensemble la victoire électorale le 10 mai. Janneney décrit Mitterrand exactement comme on se souvient de lui, un peu inaccessible, impraticable : voir p. 380. Mais un an plus tard, Jeanneney est invité à deux reprises au palais de l’Élysée. Le Président de la République ne se contente pas de nommer personnellement les hauts fonctionnaires, il mène également l’entretien en privé, du moins dans le cas de Jeanneney, et met le candidat à l’épreuve. Bien qu’il s’agisse de lui-même, Jeanneney explique très succinctement comment Mitterrand a agi.
La lecture de ce livre donne un aperçu impressionnant de la carrière de l’historien Jean-Noël Jeanneney. Il a bénéficié de son milieu familial d’une manière particulière car son père lui a ouvert des portes. Néanmoins, Jeanneney est resté un observateur et décrit dans ce livre l’éveil de sa passion pour la description de l’histoire politique et son interprétation en tant que professeur d’université. Nous sommes très curieux du volume suivant, qui décrira d’abord son activité de professeur, une nouveauté, à la tête de Radio France. Et son engagement en tant que président du Conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire de Blois. N’oubliez pas d’écouter son émission du samedi ; ” Concordance des temps “.
Jean-Noël Jeanneney,
> Le Rocher de Süsten
Mémoires, 1942-1982,
Paris : > Seuil 2020.
> Le site personnel de Jean-Noël Jeanneney
Sur notre France-Blog :
Jean-Noël Jeanneney, Virus ennemi. Discours de crise, histoire de guerres. Collection Tracts, Série Grand format, Gallimard 2020. – 22. Juni 2020
Nachgefragt:
Jean-Noël Jeanneney, La Grande Guerre, si loin, si proche – 25. Mai 2014
> Darf Google eine Welt-Bibliothek digitaler Bücher aufbauen?
Jean-Noël Jeanneney sorgt sich zur Recht um das kulturelle Erbe Frankreichs – 1. September 2009
Als Historiker hat sich der emeritierte Professor Jean-Noël Jeanneney vor allem mit der Politik den Medien und der Kultur beschäftigt. Er war Präsident von Radio France und von Radio France Internationale, er war als Kommissar für die Durchführung der 200-Jahrfeier zur Französischen Revolution verantwortlich. Er war zweimal unter François Mitterrand Minister und dann Präsident der Bibliothèque nationale de France. Er ist Vorsitzender des Conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire de Blois et an jeden Samstag sendet France Culture seine Sendung > « Concordance des temps ».
Der vorliegende erste Band seiner Memoiren reicht von seinen Anfängen bis zu seiner Ernennung zum Präsidenten von Radio France durch Staatspräsident François Mitterrand im 16. September 1982. In diesem Band schildert er seinen familiären Hintergrund, seine Studien und seine langen Auslandsreisen, mit denen er sein umfassendes Wissen zu vielen Themen ständig ergänzte und das ihm und seinen Hörern heute bei der Vielfalt der Themen seiner samstäglichen Radiosendung > « Concordance des temps » so sehr zugute kommt.
Durch seinen Großvater Jules Jeanneney (1864-1957) und seinen Vater > Jean-Marcel Jeanneney (1910-2010), beide bekleideten hohe Staatsämter und waren Minister, war ihm die Nähe zur Politik in die Wiege gelegt worden. Aus der Beobachtung der politischen Tätigkeiten seines Vaters, bei Gesprächen, bei denen er schon als Heranwachsender dabei sein konnte, hat der Sohn einen Beruf gemacht. Die erste wirklich große Staatskrise, an die er sich nur zu gut erinnert, war das Ende der Vierten Republik und die Rückkehr von Charles de Gaulle an die Macht. Sein Vater wurde Industrieminister im Kabinett von Michel Debré und der Sohn begann das Studium : “En khâgne: une île et un monde”. Ein Jungenstreich? Der gelang Jean-Noël Jeanneney mit der Teilnahme an einem Fernsehquiz, zu einer Zeit, wo es in nur wenigen Haushalten ein Fernsehgerät gab. Niemand in seiner Familie ahnte etwas von seinem medialen und gelungenem Auftritt, bis auf den Zuschauer Charles de Gaulle, der nach eine Kabinettssitzung den Industrieminister beiseite nahm und ihn zu seinem Sohn beglückwünschte… (S. 47) Man spürt ein wenig, das Bedauern des Sohns sich damals doch wieder mehr auf sein Studium konzentrieren zu müssen. Aber das Interesse des künftigen Präsidenten von Radio France für die Medien war nachhaltig geweckt worden.
Die Studienjahre in der Ecole Normale Supérieure bei Jane Hippolyte, mit Pierre Nora oder Raoul Girardet (der Professor im Année Préparatoire des Autors dieser Rezension in Sciences Po) gehören zu den Professoren die sein Studium maßgeblich geprägt haben. Sein Entschluss, nicht in die ENA einzutreten, wo zwei seiner zahlreichen Geschwister, Brgitte und Pierre-Alain, so erfolgreich waren, trug zu der von ihm gewählten Unabhängigkeit als Intellektueller bei. In Sciences-Po hörte er Vorlesungen von Georges Vedel, der uns 1977/78 im Année Préparatoire die Verfassungsgeschichte der V. Republik näherbrachte. Zu seinen lehrer gehörte auch > René Rémond.
Jean-Noël Jeanneney ist sich trotz seiner so privilegierten familiären Herkunft über die Macht der Kontingenz der Zufälle im Leben nur zu sehr bewusst und kommt immer wieder ganz ausdrücklich auf diese Kontingenz zu sprechen. Derr Felsen, der ihn und seine Freunde beim Sturz auf die Straße das Auto verschonte: “Sur la part de la contingence dans le destin des hommes, tout historien est conduit à s’interroger et cela vaut bien pour son propre itinéraire… les forces durables … le hasard…” “Von Seiten der Kontingenz im Schicksal der Menschen wird jeder Historiker vor die Frage gestellt, was das für sein Leben bedeutet, und das gilt für seinen eigenen Weg… dauerhafte Kräfte… Zufall…” (S. 9) und später schreibt er “J’ai assez dit quela prise en compte attentive de la contingence est l’un des ressorts de ce livre.”. “Ich habe genügend darauf hingewiesen, dass die sorgfältige Berücksichtigung von Kontingenz eines der Motive für dieses Buch ist”. (S. 114)
Als sein Vater sein Ministerium nach dem Amtsantritt von Georges Pompidou als Premierminister verlor, zieht seine Familie nach Algier um: Der Vater wird Botschafter in Algerien und der Sohn durfte bei politischen Gesprächen zu Hause anwesend sein, beobachten und zuhören,. Gästen, sie sich darüber wunderten… : “Mon père ayant expliqué j’avais “l’habitude des secrets d’État”…” S. 122. “Mein Vater hatte erklärt, dass ich in “Staatsgeheimnisse eingeweiht war”. (S. 122)
Es folgen ausgedehnte Reisen, fünf Monate in Asien, 1967 eine Reise in die USA. Bei der Rückkehr erwartet ihn seine Militärzeit und der Mai 68, wo er wiederum bei den entscheidenden Verhandlungen in der Rue de Grenelle dabei sein durfte oder sollte, bis der Premierminister Pompidou dies in letzter Sekunde untersagte (S. 246 ff)
Werfen wir einen Blick auf das das Foto auf dem Cover dieses Buches: Jean-Noël Jeanneney mit seinen Eltern am 30. Dezember 1969 auf Besuch bei > Charles de Gaulle in Colombey-les-deux-Eglises, la Boisserie, das Privathaus von de Gaulle, wo er einst auch Konrad Adenauer empfangen hatte. Der Gaulle hatte den Vater von Jean-Noël Jeanneney eingeladen, ein Sohn könne ja als Chauffeur mitkommen: S. 256-283.
Jean-Noël Jeanneney wird Professor, behält weiterhin seine engen Bindungen zu Politik. Er beobachtet, agiert aber auch ein bisschen im Hintergrund, als z. B. Pompidou Großbritannien in den Gemeinsamen Markt holt, diskutiert der Sohn mit dem Vater über das mit de Gaulle in Colombey, wo dieser gesagt habe, er sehe das Ende Großbritannines in der EWG voraus. Tatsächlich erschien der Artikel von Jean-Marcel Jeanneney im Mai 1971 in LE MONDE. Großbritannien werde sich nie, allein schon wegen seiner Bindung an die USA an einem autonomen Europa beteiligen, (S. 297): > TROIS RAISONS CONTRE L’ADHÉSION DE LA GRANDE-BRETAGNE À LA C.E.E. –Par JEAN-MARCEL JEANNENEY (*) -Publié le 05 mai 1971.
Die beiden letzten Kapitel “Le goût des médias” und “Rue de Bièvre” berichten über seine Hinwendung zu den Medien. Vielleicht war wieder die Kontingenz im Spiel. Über ihm in der Rue de Bièvre wohnt sein Freund Jean-Marie Burguburu (> Nachgefragt: Jean-Marie Burguburu, Président de la CNCDH répond à nos questions) und nebenan wohnte François Mitterrand. Alle Nachbarn feierten am 10. Mai den Wahlsieg zusammen. Janneney beschreibt Mitterand ganz genauso, wie man ihn in Erinnerung hat, eher etwas unnahbar, impassible: vgl.S. 380. Aber ein Jahr später wird Jeanneney zweimal in den ÉLyséepalast gebeten. Der Staatspräsident ernennt nicht persönlich nur die hohen Beamten, er führt zumindest hier im Fall von Jeanneney, auch persönlich unter vier Augen das Einstellungsgespräch und prüft den Kandidaten auf Herz und Nieren. Zwar geht es hier um ihn selber, aber dennoch erklärt Jeanneney hier sehr prägnant, wie Mitterrand agiert hat.
Die Lektüre dieses Buches gibt einen beeindruckenden Einblick in die Karriere des Historikers Jean-Noël Jeanneney. Er hat von seinem familiären Hintergrund in besonderer Weise profitiert, weil sein Vater manche Türen geöffnet hat. Dennoch ist Jeanneney Beobachter geblieben und beschreibt in diesem Buch das Erwachen seiner Passion, politische Geschichte zu beschreiben und als Hochschullehrer zu interpretieren. Wir sind auf den folgenden Band sehr gespannt, der zunächst seine Tätigkeit als Professor, ein Novum, an der Spitze von Radio France beschreiben wird. Und sein Engagement als Präsident des Conseil scientifique des Rendez-vous de l’histoire de Blois. Vergessen sei nicht, seine samstägliche Sendung > « Concordance des temps » zu hören.
Jean-Noël Jeanneney,
> Le Rocher de Süsten
Mémoires, 1942-1982,
Paris : > Seuil 2020.
> Le site personnel de Jean-Noël Jeanneney
Auf unserem Frankreich-Blog:
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Nachgefragt:
Jean-Noël Jeanneney, La Grande Guerre, si loin, si proche – 25. Mai 2014
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