Rezension: Hans Mayer, in: Revue germanique internationale 3/2021
La Revue germanique internationale (3/2021), sous la direction de Bénédicte Terrisse et Clément Fradin, vient de publier un > remarquable numéro sur l’œuvre de Hans Mayer (1907-2001) à l’occasion du 20e anniversaire de sa mort.
Les auteurs de cette brochure veulent donner l’occasion de „s’interroger sur la signification que peut prendre pour nous aujourd’hui, trente ans après la Chute du mur, celui qui fut l’un des grands critiques littéraires allemands de la seconde moitié du XXe siècle.“
Hans Mayer a été professeur de littérature allemande à Leipzig, et à partir de 1965 à Hanovre. Lui, constatent les éditeurs dans leur introduction, „Mayer n’a eu de cesse de confronter son marxisme, toujours revendiqué mais hétérodoxe, inclassable, aux classiques de la littérature allemande autant qu’aux grands auteurs de son temps auxquels il fut également lié, de Bertolt Brecht à Thomas Mann, en passant par Paul Celan qui lui dédia un poème.“ Les contributions révèlent deux perspectives très importantes qui sont si caractéristiques de Hans Mayer : il s’agit de Mayer l’intellectuel, issu d’une famille juive-bourgeoise de Cologne, dont les parents ont été assassinés à Auschwitz, qui s’est exilé et qui a joué un rôle si important dans l’histoire des intellectuels au milieu des antagonismes idéologiques. En outre, Mayer se caractérise par „la genèse, le développement et les limites de la méthode de cet historien de la littérature, nourrie de marxisme et d’hégélianisme, située entre la Théorie critique, les réflexions théoriques d’un Bertolt Brecht ou la philosophie d’un Ernst Bloch, en la confrontant à sa lecture de grands auteurs de la modernité (Kafka, Hofmannsthal), son rapport au judaïsme, sa pratique et ses conceptions de la littérature contemporaine.“
Clément Fradin et Bénédicte Terrisse expliquent dans leur introduction > Lire Hans Mayer aujourd’hui [texte intégral] l’importance de ce professeur et critique littéraire : “Il fut surtout l’un des grands critiques littéraires allemands de la seconde moitié du xxe siècle, musicologue aussi, toujours soucieux d’ancrer les phénomènes esthétiques dans une analyse de leurs conditions de possibilité historiques.” L’introduction de Fradin et Terrisse révèle une connaissance très précise de son œuvre, d’où les deux auteurs tirent la nécessité et leurs préoccupations de présenter son œuvre à un public savant aujourd’hui.
Avec habileté et précision, ils montrent les étapes importantes du développement de son œuvre et aboutissent à des évaluations remarquables : “Hétérodoxe en RDA où il souligne la singularité des œuvres et les limites de la doctrine du réalisme, mettant l’accent sur l’esthétique plus que sur le dogme, il était vu à l’Ouest, même après la Wende, comme un marxiste – ce qu’il n’est que dans une certaine mesure.” Et ils ne promettent pas trop : “… les textes de Mayer ouvrent sans doute aussi des perspectives pour une généalogie transnationale des méthodes de la germanistique.”
Trois parties suivent :
„I. Stations historiques de Hans Mayer” avec une contribution de Stephanie Baumann > Hans Mayer, le Collège de Sociologie et la question du « mythe politique » : Dans Georg Büchner et son temps, Mayer avait étudié les sociétés secrètes des étudiants du mouvement de libération allemand au début du XIXe siècle. Sur cette base, il a donné une conférence au Collège de Sociologie en 1938. Baumann montre ici comment Mayer analyse les sociétés secrétes et comment il prend „au moyen d’une miniature historique, … à contre-pied le discours sur la soi-disant nécessaire „re-mythification de la société“ pour combattre le nazisme.“
Deux articles complètent la première partie: Helmut Peitsch > De Genève à Wrocław et Auschwitz : La réception de Georg Lukács par Hans Mayer und Sarah Kiani, > Hans Mayer en RDA (1956-1963) : Processus de disqualification et construction de l’homosexualité.
La deuxième partie, sous le titre Identité et affinités, examine la carrière de Mayer en lien avec le développement de sa méthode : Marielle Silhouette rend compte de „La rencontre de Bertolt Brecht et de Hans Mayer dans une RDA en construction (1948-1956), Norbert Waszek examine le rapport de Mayer à Ernst Bloch: > « Qui l’a connu ne peut l’oublier » : Hans Mayer sur Ernst Bloch [texte intégral] et Hans-Joachim Hahn se tourne vers son judaïsme: > Le judaïsme comme matière à réflexion. Aspects de la philologie critique de Hans Mayer.
La troisième partie présente Hans Mayer en tant que lecteur, sa grande passion si bien illustrée par la bibliographie de ses nombreux travaux : Clément Fradin rappelle la lecture de Kleist par Mayer « Une ironie plutôt “occidentale” envers le marxisme » ? Hans Mayer célèbre Kleist et elle réussit à démontrer la méthode de critique littéraire de Mayer d’une manière aussi intéressante avec un seul exemple. Après cette lecture, on relira Hans Mayer, > Heinrich von Kleist. L’instant historique et Kleist !
Michael Woll a relu les textes de Mayer sur Hofmannsthal : > Un « poète lyrique-né » et ses « renoncements ». Hans Mayer lit Hofmannsthal et comment pourrait-il en être autrement, il souligne également le souci de Mayer de reprendre en main les œuvres d’Hofmannsthal. Solange Lucas > Le miroir de l’interprète : Hans Mayer devant Kafka [texte intégral]. Enfin, Bénédicte Terrisse > La littérature au contemporain. Entre pratique stratégique et réflexion sur le temps dans les lettres chez Hans Mayer questions fondamentales de la critique littéraire de Mayer : la littérature était sa passion, elle l’a aidé à poursuivre sa carrière en Orient puis en Occident. Terrisse examine le concept de „contemporain“ dans les textes de Mayer. Son idée de “ ‚contemporanéité‘ “ apparaît dans le contexte de sa réception de Hegel comme un versant autoréflexif de sa pensée de l’histoire littéraire. “ Terrisse compare le travail de Mayer avec l’approche de Walter Höllerer et aborde les liens de Mayer avec le Gruppe 47. Dans ce contexte, Terrisse met l’accent sur la „permanence“ de la littérature, qu’elle reconnaît comme un fil conducteur dans la critique littéraire de Mayer.
Gerade hat die Revue germanique internationale (3/2021) unter der Leitung von Bénédicte Terrisse und Clément Fradin ein > bemerkenswertes Heft zum Werk von Hans Mayer (1907-2001) anlässlich seines 20. Todestages herausgegeben.
Die Autor/innen dieses Heftes wollen mit diesem Heft eine Gelegenheit geben „die Bedeutung eines der großen deutschen Literaturkritiker der zweiten Hälfte des 20. Jahrhunderts für uns heute, dreißig Jahre nach dem Fall der Mauer, zu bedenken.“
Hans Mayer war Professor für deutsche Literatur in Leipzig, und ab 1965 in Hannover. Er hat, so schreiben die Herausgeber in ihrer Einleitung, „nie aufgehört, seinen stets behaupteten, aber heterodoxen Marxismus mit den Klassikern der deutschen Literatur ebenso zu konfrontieren wie mit den großen Autoren seiner Zeit, mit denen er auch verbunden war, von Bertolt Brecht bis Thomas Mann, über Paul Celan.“
Die Beiträge zeigen zwei ganz wesentliche Perspektiven auf, die für Hans Mayer so kennzeichnend sind: es geht um den Intellektuellen Mayer, der aus einer jüdisch-bürgerliche Familie aus Köln stammt, dessen Eltern in Auschwitz ermordet wurden, der ins Exil ging und an der Geschichte der Intellektuellen inmitten der ideologischen Gegensätze einen so erheblichen Anteil hatte. Außerdem steht Mayer für „die Genese, Entwicklung und Grenzen der Methode dieses vom Marxismus und Hegelianismus genährten, zwischen der Kritischen Theorie, den theoretischen Reflexionen Bertolt Brechts oder der Philosophie Ernst Blochs angesiedelten Literaturhistorikers […], indem sie mit seiner Lektüre der großen Autoren der Moderne (Kafka, Hofmannsthal), seinem Verhältnis zum Judentum, seiner Praxis und seinen Vorstellungen von zeitgenössischer Literatur konfrontiert wird.“
Clément Fradin und Bénédicte Terrisse erläutern in ihrer Einleitung > Lire Hans Mayer aujourd’hui mit wohlgesetzen Worten die Bedeutung dieses Professors und Literaturkritikers: „Er war vor allem einer der großen deutschen Literaturkritiker der zweiten Hälfte des zwanzigsten Jahrhunderts, aber auch ein Musikwissenschaftler, dem es immer darum ging, ästhetische Phänomene in einer Analyse ihrer historischen Möglichkeitsbedingungen zu verankern.“ Die Einleitung von Fradin und Terrisse verrät sehr genaue Kenntnisse seines Werkes, aus der die beiden Autoren die Notwendigkeit und ihr Anliegen ableiten, sein Werk heute wieder einem wissenschaftlichem Publikum wieder neu vorzustellen.
Geschickt und mit präzisen Einblicken zeigen sie die wichtige Stationen der Entwicklung seines Werkes und kommen zu bemerkenswerten Beurteilungen: „In vielerlei Hinsicht schien Mayer mit seiner Zeit und den Orten, an denen er arbeitete, nicht Schritt halten zu können. In der DDR ein Heterodoxer, der die Einzigartigkeit der Werke und die Grenzen der Realismus-Doktrin betonte und eher die Ästhetik als das Dogma hervorhob, galt er im Westen, auch nach der Wende, als Marxist – was er nur bedingt war.“ Und sie versichern ihren Lesern und sie versprechen nicht zu viel: „Mayers Texte können auch Perspektiven für eine transnationale Genealogie der germanistischen Methoden eröffnen.“
Es folgen drei Teile:
„I. Stations historiques de Hans Mayer“ mit Beiträgen von Stephanie Baumann über > Hans Mayer, le Collège de Sociologie et la question du « mythe politique »: In Georg Büchner und seine Zeit hatte Mayer die studentischen Geheimbünden der deutschen Freiheitsbewegung zu Beginn des 19. Jahrhunderts untersucht. Auf dieser Grundlage hielt er 1938 am Collège de Sociologie einen Vortrag. Baumann zeigt hier, wie „Geheimgesellschaften skizziert werden, auf die Mayer kritisch Bezug nimmt.“ Und wie er „vermittels einer historischen Miniatur den Diskurs über die angeblich notwendige ,Re-Mythisierung der Gesellschaft‘ zur Bekämpfung des Nazismus ad absurdum führt.“
Zwei Artikel ergänzen den ersten Teil: Helmut Peitsch > De Genève à Wrocław et Auschwitz : La réception de Georg Lukács par Hans Mayer und Sarah Kiani, > Hans Mayer en RDA (1956-1963) : Processus de disqualification et construction de l’homosexualité.
Der 2. Teil untersucht unter der Überschrift Identité et affinités den Werdegang Mayers im Zusammenhang mit der Entwicklung seiner Methode: Marielle Silhouette berichtet über > „La rencontre de Bertolt Brecht et de Hans Mayer dans une RDA en construction (1948-1956), Norbert Waszek untersucht Mayers Verhältnis zu Ernst Bloch: > « Qui l’a connu ne peut l’oublier » : Hans Mayer sur Ernst Bloch und Hans-Joachim Hahn wendet sich seinem Judentum zu: > Le judaïsme comme matière à réflexion. Aspects de la philologie critique de Hans Mayer.
Im 3.Teil wird als Hans Mayer als Leser vorgestellt, seine große Passion, die durch die Bibliographie seines so umfangreichen Werkes so gut illustriert wird: Clément Fradin erinnert an Mayers Kleist-Lektüre > « Une ironie plutôt “occidentale” envers le marxisme » ? Hans Mayer célèbre Kleist und es gelingt ihr, an einem Beispiel Mayers literaturkritische Methode auf eine so interessante Weise zu demonstrieren. Nach dieser Lektüre wird man Hans Mayer, > Heinrich von Kleist. L’instant historique und Kleist wiederlesen!
Michael Woll hat die Texte Mayers über Hofmannsthal wiedergelesen: > Un « poète lyrique-né » et ses « renoncements ». Hans Mayer lit Hofmannsthal und wie kann es anders sein, er schärft auch damit das Anliegen Mayers, Hofmannstahls Werke wieder zur Hand zu nehmen. Solange Lucas > Le miroir de l’interprète : Hans Mayer devant Kafka. Zum Abschluss untersucht Bénédicte Terrisse > La littérature au contemporain. Entre pratique stratégique et réflexion sur le temps dans les lettres chez Hans Mayer grundsätzliche Fragen von Mayers Literaturkritik: Die Literatur war seine Leidenschaft, sie half ihm dabei sich im Osten und dann im West seine Karriere zu verfolgen. Terrisse untersucht den Begriff des „Zeitgenossen“ in Mayers Texten. Seine Idee der „‚Zeitgenossenschaft'“ erscheint im Kontext seiner Hegel-Rezeption als selbstreflexive Seite seines Denkens der Literaturgeschichte.“ Terrisse vergleicht Mayers Werke mit dem Ansatz von Walter Höllerer und geht auf die Verbindungen Mayers zur Gruppe 47 ein. In diesem Zusammenhang betont Terrisse die „Dauerhaftigkeit“ von Literatur, die sie in Mayers Literaturkritik wie einen roter Faden erkennt.
Heiner Wittmann
> www.hans-mayer-gesellschaft.de
> Hans Mayer, in: Revue germanique internationale 3/2021.