Nachgefragt: Patrice Gueniffey, Bonaparte

“Tout simplement, le titre de la biographie de Patrice Gueniffey publiée en 2015 par Gallimard à Paris est “Bonaparte“. Le sous-titre (1769-1802) indique la période traitée par ce livre : elle va de la naissance de l’empereur jusqu’à l’année 1802 avec la proclamation du consulat à vie et Gueniffey ajoute que cette année “a scellé …. en même temps le mariage du jeune Bonaparte avec la Révolution française”. (p. 1019) Cette remarque place le futur empereur dans une position historique….” C’était le début de notre compte rendu publié sur ce blog le 9 janvier dernier : Rezension: Patrice Gueniffey, Bonaparte – 1769-1802. Aujourd’hui, nous avons reçu la visite de Patrice Gueniffey dans notre Home-Office. Il a répondu à nos questions:

Patrice Gueniffey est historien et directeur du Centre de recherches politiques Raymond Aron (CRPRA), qui est un centre de recherche de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et du CNRS. Il a publié de nombreux ouvrages sur la Révolution et l’Empire

Le 5 mai prochain, on se souvient de la 200e anniversaire de la mort de Napoléon Bonaparte à St. Hélène. En 2015 Patrice Gueniffey a publié une biographie avec le titre Bonaparte. Le sous-titre (1769-1802) indique la période traitée dans ce livre : elle va de la naissance de Bonaparte jusqu’à l’année 1802 avec la proclamation du consulat. A cette occasion, Gueniffey constaté que cette proclamation “a scellé …. en même temps le mariage du jeune Bonaparte avec la Révolution française”. (p. 1019) Peut-on dire que cette remarque place le futur empereur dans une position historique ?

Sa montée fulgurante à peu près sans égal était dû à un ou des concours de circonstances heureuses ou tenait-il aussi à son génie militaire, stratégique et politique ?

Dans votre livre Gueniffey raconte la vie de Bonaparte en six chapitres, la jeunesse en Corse, son apparition à Toulon, la campagne d’Italie, l’expédition égyptienne, la traversée du Rubicon avec le 18ème Brumaire et comme “Roi de la Révolution – 1799-1802”, ce sont aussi les grandes étape de sa carrière, Toulon, son génie, les campagnes en Italie en en Égypte l’ont éloigné des agitations parisiennes tout en lui donnant l’occasion de s’illustrer, ensuite le 18 Brumaire. Bonaprte a-t-il réussi grâce à son réseau… ?

Dictateur et en même temps il a voulu redessiner la carte de l’Europe, la libérer des prétentions despotiques ?

Déjà de son vivant, même bien avant le 18 Brumaire, ses contemporains admirait ses réussites, comme cela se passe dans toute carrière de dictateur, la mystification de sa personne a commencé très tôt, sa victoire à Toulon en 1793 a tout le monde surpris ?

Aujourd’hui, que dit l’historiographie ? Est-elle juge, de quelle manière sa balance penche-t-elle, l’exploitation jusqu’à l’abus de pouvoir, ou le génie dirigeant conduisant la France vers une nouvelle grandeur ?

En 1816, l’empereur aurait dit à Las Cases: “Quel roman est ma vie “, donnant ainsi sous la forme la plus brève possible sa connaissance de l’effet que sa personne avait produit. Même de son vivant, tout était prêt pour mélanger la légende et l’histoire, le mythe et le fait, à l’évocation du nom de Napoléon. Pour quelles raisons cette mystification a si bien fonctionné ?

Il y a toujours une question intéressante qui pose à nous : Quelle est l’influence de l’individu pour faire tourner la roue de l’histoire ? Il avait des admirateurs et des adversaires implacables comme Chateaubriand, qui a dédié au grand homme un petit pamphlet De Buonaparte et des Bourbons, 1814 : “Buonaparte est un faux grand homme : la magnanimité qui fait les héros et les véritables rois, lui manque”. (1804, S. 48)

Le chapitre 12 contient une section remarquable, “Un nouveau héros pour le nouveau siècle”. Avec un sens aigu des personnes et des caractères, Gueniffey explique comment Napoléon a comblé le vide en liant la Révolution aux valeurs de la société aristocratique, ce qui a été refusé aux révolutionnaires (cf. pp. 276 s.)… je voudrais vous demander d’expliquer cette appréciation… il est bien vrai que ce n’était pas sans danger de penser à une nouvelle dynastie moins de 12 ans après le début de la Révolution ?

“Monarque sans titre” est le titre de la dernière section. Bonaparte avait 32 ans et avait d’abord résisté à la discussion sur le statut héréditaire de son poste. Cette idée vient de son entourage ?

Son entrée aux Tuileries est aussi une déclaration d’intention pour les choses à venir : p: 897. Gueniffey évoque un pamphlet Parallèle entre César, Comwell, Monck et Bonaparte (cf. 908-120), circulant dans la capitale à partir du 1er novembre 1800, qui devait démontrer la supériorité de Bonaparte.

A la fin de mon compte-rendu je dis que la balance de l’histoire, même à la fin de ce livre, ne se penche pas vers un jugement. Peut-être ne le peut-il pas, car son inclinaison dépend du point de vue à partir duquel l’observateur observe et évalue l’ascension de Napoléon.

Ganz schlicht lautet der Titel des 2015 bei Gallimard in Paris erschienen Biographie von Patrice Gueniffey “Bonaparte”. Der Untertitel (1769-1802) gibt dn  behandelten Zeitraum dieses Buches an: es reicht von der Geburt Bonapartes bis zum Jahr 1802 mit der Proklamation des Konsulats auf Lebenszeit und Gueniffey fügt hinzu, dieses Jahr “besiegelte …. zugleich die Heirat des jungen Bonaparte mit der Französischen Revolution.” (S. 1019) Mit dieser Bemerkung wird der künftige Kaiser historisch positioniert…” Dies war der Anfang unseres Berichts, der am 9. Januar auf diesem Blog veröffentlicht wurde: Rezension: Patrice Gueniffey, Bonaparte – 1769-1802. Heute haben wir Patrice Gueniffey in unserem Home-Office einige Fragen zu seinem Buch stellen:

Patrice Gueniffey ist und Direktor des Centre de recherches politiques Raymond Aron (CRPRA), das ein Forschungszentrum dere l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et des CNRS ist. Er hat zahlreiche Werke über die Revolution und das Kaiserreich veröffentlicht.

(1769-1802) gibt den Zeitraum an, der in diesem Buch behandelt wird: Er reicht von der Geburt des Kaisers bis zum Jahr 1802 mit der Ausrufung des Konsulats. Bei dieser Gelegenheit erklärt Gueniffey, dass diese Proklamation “…. zugleich die Vermählung des jungen Bonaparte mit der französischen Revolution besiegelte”. (S. 1019) Kann man sagen, dass diese Bemerkung den zukünftigen Kaiser in eine historische Position bringt?

War sein fast beispielloser kometenhafter Aufstieg einem oder mehreren glücklichen Zufällen zu verdanken oder war er auch seinem militärischen, strategischen und politischen Genie geschuldet?

In Ihrem Buch erzählt Gueniffey das Leben Bonapartes in sechs Kapiteln, die Jugend auf Korsika, sein Auftreten in Toulon, den Italienfeldzug, die Ägyptenexpedition, die Überschreitung des Rubikon mit dem 18. Brumaire und als “König der Revolution – 1799-1802”. Dies sind auch die großen Etappen seiner Karriere, Toulon, sein Genie, die Feldzüge in Italien und Ägypten brachten ihn weg von der Pariser Unruhe und gaben ihm gleichzeitig die Möglichkeit, sich einen Namen zu machen, dann der 18. Brumaire. War Bonaprte dank seines Netzwerks erfolgreich?

Diktator und gleichzeitig wollte er die Landkarte Europas neu zeichnen, sie von Despoten  befreien?

Bereits zu Lebzeiten, noch weit vor dem 18. Brumaire, bewunderten seine Zeitgenossen seine Leistungen, wie es in jeder Diktatorenkarriere geschieht, begann die Mystifizierung seiner Person sehr früh, sein Sieg in Toulon 1793 überraschte alle?

Im Jahr 1816 soll der Kaiser zu Las Cases gesagt haben: “Was für ein Roman ist mein Leben” und damit in kürzester Form sein Wissen um die Wirkung seiner Person wiedergegeben haben. Schon zu seinen Lebzeiten war alles bereit, um Legende und Geschichte, Mythos und Tatsache, mit der Beschwörung des Namens Napoleon zu vermischen. Warum hat diese Mystifizierung so gut funktioniert?

Eine interessante Frage, die sich uns uns stellt: Welchen Einfluss hat das Individuum, um das Rad der Geschichte zum Drehen zu bringen? Er hatte unerbittliche Bewunderer und Gegner wie Chateaubriand, der dem großen Mann ein kleines Pamphlet widmete: De Buonaparte et des Bourbons, 1814: “Buonaparte ist ein falscher großer Mann: ihm fehlt der Großmut, der Helden und wahre Könige ausmacht”. (1804, S. 48)

“Ein neuer Held für das neue Jahrhundert”. Mit scharfem Gespür für Menschen und Charaktere erklärt Gueniffey, wie Napoleon die Leere füllte, indem er die Revolution mit den Werten der aristokratischen Gesellschaft verband, die den Revolutionären verwehrt war (vgl. S. 276 f.). Wie kann man diese Einschätzung zu erklären… ist es wahr, dass es nicht ungefährlich war, weniger als 12 Jahre nach dem Beginn der Revolution an eine neue Dynastie zu denken?

 “Monarch ohne Titel” ist der Titel des letzten Abschnitts. Bonaparte war 32 Jahre alt und hatte sich zunächst gegen eine Diskussion über die Vererbbarkeit seiner Position gewehrt. Diese Idee kam aus seinem Umfeld?

Sein Einzug in die Tuilerien ist auch eine Absichtserklärung für die kommenden Dinge: S: 897. Gueniffey erinnert an ein Pamphlet Parallele zwischen Caesar, Comwell, Monck und Bonaparte (vgl. 908-120), das ab dem 1. November 1800 in der Hauptstadt zirkulierte und die Überlegenheit Bonapartes demonstrieren sollte.

Am Ende meiner Rezension steht, dass die Bilanz der Geschichte, auch am Ende dieses Buches, nicht zu einem Urteil neigt. Vielleicht kann sie das nicht, weil ihre Neigung vom Standpunkt abhängt, von dem aus der Beobachter den Aufstieg Napoleons beobachtet und bewertet.